[n° ou bulletin]
Titre : |
n°29 (2014-2015) - 2014-01-01 - Dossier : le dessin dans un champ élargi |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2014 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Amer, Ghada (1963-....) Art conceptuel Arts graphiques Bismuth, Pierre (1964-....) Braque, Georges (1882-1963) Couleur (philosophie) Cubisme Derrida, Jacques (1930-2004) Dessin Écriture Esthétique Figures (perception visuelle) Griffonnage Guerbadot, Bernard (1948-2005) Ligne (art) Mallarmé, Stéphane (1842-1898) Mehretu, Julie (1970-....) Papier -- Dans l'art Philosophie de l'art Picasso, Pablo (1881-1973) Poésie - Dans l'art
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Index. décimale : |
7 Arts et Beaux-Arts |
Note de contenu : |
Auteur(s) : Philip Armstrong, Jean Arnaud, Pierre Baumann, Michel Guérin, Adnen Jdey, Laura Lisbon, Lucien Massaert, Chakè Matossian, Sylvie Pic, Jackie Pigeaud, Raphaël Pirenne, Michael Schwab, Tristan Trémeau
La phrase de Philippe-Alain Michaud : « le dessin ignore sa propre direction : il n’anticipe rien, il ne se projette pas en avant, mais fait remonter à la surface des phénomènes visuels latents » pourrait servir d’exergue à ce volume en ce qu’elle prend à rebours les définitions traditionnelles du dessin comme délinéation ou esquisse.
Le dessin continue d’engendrer bon nombre de questionnements et de réflexions, comme en témoignent les différents textes réunis ici et dont nous ne pouvons qu’indiquer sommairement les pistes choisies. Ainsi Philip Armstrong nous montre-t-il, à partir du Coup de dés de Mallarmé, comment une lecture du poème s’ouvre vers le dessin.
Prenant le dessin comme prétexte pour interroger le geste créateur, la mise en forme, Jackie Pigeaud rassemble les termes d’une esthétique : l’ingenium, l’articulation, la jointure, la frange, le mélange, la variété, la fusion, l’éblouissement sont autant d’attitudes et de gestes qui conjoignent chez l’artiste “une intention pratique précise et une finalité esthétique”.
De même, Michel Guérin propose de déloger l’intention plastique de l’amont pour la penser dans sa concomitance avec les procès et opérations du dessin. Un “dessin du milieu” capte les états transitoires d’une figure des possibles bien éloignée de la forme fermée du contour. La dimension tactile du dessin se retrouve dans le griffonnement dont Chakè Matossian explore la puissance de vie, ses effets de désubjectivation de même que la force de (sur)vie portés par la trace et le geste graphiques.
En se demandant si le dessin, à la différence de la peinture, peut accepter son fond comme déjà donné, Laura Lisbon, à travers ses dispositifs, pense le dessin comme une production de peinture. Raphael Pirenne repère au contraire une “signature graphique” et “une contamination graphique de la peinture” de Braque et Picasso qui se radicalisent ensuite dans les papiers collés de l’automne 1912.
Trois artistes, Michael Schwab, Pierre Baumann et Sylvie Pic, présentent ici leurs démarches dans toutes leurs richesses et leurs complexités. Michael Schwab met en œuvre la notion de “figure” comme processus qui perturbe la simple visibilité, tout comme Jean Arnaud évoque une crise du visible au travers d’une saturation du dessin dans les œuvres de trois artistes contemporains majeurs : Ghada Amer, Pierre Bismuth et Julie Mehretu. Pierre Baumann joue des différents modes de la projection depuis la lumière dans la camera obscura jusqu’aux projections matérielles dans le processus du poncif chez Léonard ou Duchamp prenant en compte le contact matériel jusqu’au relief du papier. Sylvie Pic, dans son travail de topologie, revendique une approche morphologique de la “chair du monde”, le geste et la main intègrent, “incorporent” la forme. Tristan Trémeau, retrace quant à lui les différents moments de l’œuvre de Bernard Guerbadot dont une part non négligeable relève du dessin.
Enfin, Adnen Jdey nous offre une étude consacrée aux déplacements que Derrida opère depuis La voix et le phénomène jusqu’à Mémoire d’aveugle, depuis la mise en cause de l’évidence intuitive jusqu’au retour sur la cécité et la suspension de la visibilité où nous conduit la question du dessin.
Tant les excès du griffonnage que ceux de la saturation, tant le retrait que l’effacement nous montrent que la force du dessin réside dans sa capacité à subvertir tout principe d’identité, à rendre impossible toute tentative d’assignation.
Sommaire
Lucien Massaert : Liminaire – Le triple d’une réserve
Philip Armstrong : Mallarmé à travers
Jean Arnaud : Le dessin saturé. Réflexions sur quelques œuvres graphiques contemporaines (Ghada Amer, Pierre Bismuth, Julie Mehretu)
Pierre Baumann : Drawing, carve, bore and be bored
Michel Guérin : L’intention plastique
Adnen Jdey : L’Augenblick, le dessin et le quasi-transcendantal
Jacques Derrida et la clôture de la phénoménologie
Laura Lisbon : Les limites du dessin
Peinture, dessin, “set-ups”
Chakè Matossian : Gribouiller, griffonner : le dessin à l'œuvre
Sylvie Pic : “Ce que le dessin me permet”
ou ce que je n'ai pas dessiné, je ne l'ai pas vu
Jackie Pigeaud : Du geste et de sa nature
Raphaël Pirenne : Signe, signature et contresignature. Notes sur le cubisme de Braque et de Picasso, 1907-1914
Michael Schwab : Dessiner le trans-corps
Tristan Trémeau : Des œuvres sans repos. Au sujet de l'œuvre de Bernard Guerbadot |
En ligne : |
http://www.lapartdeloeil.be/fr/revues_details.php?vid=24 |
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n°29 (2014-2015) - 2014-01-01 - Dossier : le dessin dans un champ élargi [texte imprimé] . - 2014. Langues : Français ( fre)
Catégories : |
Amer, Ghada (1963-....) Art conceptuel Arts graphiques Bismuth, Pierre (1964-....) Braque, Georges (1882-1963) Couleur (philosophie) Cubisme Derrida, Jacques (1930-2004) Dessin Écriture Esthétique Figures (perception visuelle) Griffonnage Guerbadot, Bernard (1948-2005) Ligne (art) Mallarmé, Stéphane (1842-1898) Mehretu, Julie (1970-....) Papier -- Dans l'art Philosophie de l'art Picasso, Pablo (1881-1973) Poésie - Dans l'art
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Index. décimale : |
7 Arts et Beaux-Arts |
Note de contenu : |
Auteur(s) : Philip Armstrong, Jean Arnaud, Pierre Baumann, Michel Guérin, Adnen Jdey, Laura Lisbon, Lucien Massaert, Chakè Matossian, Sylvie Pic, Jackie Pigeaud, Raphaël Pirenne, Michael Schwab, Tristan Trémeau
La phrase de Philippe-Alain Michaud : « le dessin ignore sa propre direction : il n’anticipe rien, il ne se projette pas en avant, mais fait remonter à la surface des phénomènes visuels latents » pourrait servir d’exergue à ce volume en ce qu’elle prend à rebours les définitions traditionnelles du dessin comme délinéation ou esquisse.
Le dessin continue d’engendrer bon nombre de questionnements et de réflexions, comme en témoignent les différents textes réunis ici et dont nous ne pouvons qu’indiquer sommairement les pistes choisies. Ainsi Philip Armstrong nous montre-t-il, à partir du Coup de dés de Mallarmé, comment une lecture du poème s’ouvre vers le dessin.
Prenant le dessin comme prétexte pour interroger le geste créateur, la mise en forme, Jackie Pigeaud rassemble les termes d’une esthétique : l’ingenium, l’articulation, la jointure, la frange, le mélange, la variété, la fusion, l’éblouissement sont autant d’attitudes et de gestes qui conjoignent chez l’artiste “une intention pratique précise et une finalité esthétique”.
De même, Michel Guérin propose de déloger l’intention plastique de l’amont pour la penser dans sa concomitance avec les procès et opérations du dessin. Un “dessin du milieu” capte les états transitoires d’une figure des possibles bien éloignée de la forme fermée du contour. La dimension tactile du dessin se retrouve dans le griffonnement dont Chakè Matossian explore la puissance de vie, ses effets de désubjectivation de même que la force de (sur)vie portés par la trace et le geste graphiques.
En se demandant si le dessin, à la différence de la peinture, peut accepter son fond comme déjà donné, Laura Lisbon, à travers ses dispositifs, pense le dessin comme une production de peinture. Raphael Pirenne repère au contraire une “signature graphique” et “une contamination graphique de la peinture” de Braque et Picasso qui se radicalisent ensuite dans les papiers collés de l’automne 1912.
Trois artistes, Michael Schwab, Pierre Baumann et Sylvie Pic, présentent ici leurs démarches dans toutes leurs richesses et leurs complexités. Michael Schwab met en œuvre la notion de “figure” comme processus qui perturbe la simple visibilité, tout comme Jean Arnaud évoque une crise du visible au travers d’une saturation du dessin dans les œuvres de trois artistes contemporains majeurs : Ghada Amer, Pierre Bismuth et Julie Mehretu. Pierre Baumann joue des différents modes de la projection depuis la lumière dans la camera obscura jusqu’aux projections matérielles dans le processus du poncif chez Léonard ou Duchamp prenant en compte le contact matériel jusqu’au relief du papier. Sylvie Pic, dans son travail de topologie, revendique une approche morphologique de la “chair du monde”, le geste et la main intègrent, “incorporent” la forme. Tristan Trémeau, retrace quant à lui les différents moments de l’œuvre de Bernard Guerbadot dont une part non négligeable relève du dessin.
Enfin, Adnen Jdey nous offre une étude consacrée aux déplacements que Derrida opère depuis La voix et le phénomène jusqu’à Mémoire d’aveugle, depuis la mise en cause de l’évidence intuitive jusqu’au retour sur la cécité et la suspension de la visibilité où nous conduit la question du dessin.
Tant les excès du griffonnage que ceux de la saturation, tant le retrait que l’effacement nous montrent que la force du dessin réside dans sa capacité à subvertir tout principe d’identité, à rendre impossible toute tentative d’assignation.
Sommaire
Lucien Massaert : Liminaire – Le triple d’une réserve
Philip Armstrong : Mallarmé à travers
Jean Arnaud : Le dessin saturé. Réflexions sur quelques œuvres graphiques contemporaines (Ghada Amer, Pierre Bismuth, Julie Mehretu)
Pierre Baumann : Drawing, carve, bore and be bored
Michel Guérin : L’intention plastique
Adnen Jdey : L’Augenblick, le dessin et le quasi-transcendantal
Jacques Derrida et la clôture de la phénoménologie
Laura Lisbon : Les limites du dessin
Peinture, dessin, “set-ups”
Chakè Matossian : Gribouiller, griffonner : le dessin à l'œuvre
Sylvie Pic : “Ce que le dessin me permet”
ou ce que je n'ai pas dessiné, je ne l'ai pas vu
Jackie Pigeaud : Du geste et de sa nature
Raphaël Pirenne : Signe, signature et contresignature. Notes sur le cubisme de Braque et de Picasso, 1907-1914
Michael Schwab : Dessiner le trans-corps
Tristan Trémeau : Des œuvres sans repos. Au sujet de l'œuvre de Bernard Guerbadot |
En ligne : |
http://www.lapartdeloeil.be/fr/revues_details.php?vid=24 |
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